Page:Rougemont, De Courcy, Dupeuty - Le Courrier de la malle, 1832.djvu/51

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bien moi pourtant… (Il se tâte.) Et-ce une vision ?... une fantasmagorie ?... Suis-je au sabbat, entouré de fantômes et de farfadets ?...

Prudhomme, frappant à la cloison.
Aurez-vous bientôt fini vos turpitudes ? (Il entre.)



Scène X

Les mêmes, Prudhomme, en bonnet de soie noire, puis Désirée et Gauthier.

Prudhomme, entrant.
A-t-on jamais vu un pareil tintamarre !

Jacolin
Voilà comme nous sommes à Lyon !

Prudhomme, d’une voix de stentor.
Comment, nous sommes à Lyon !

Duchemin
Là ! jusqu’à mon gros homme, pour lequel je me suis trompé de Châlons.

Prudhomme, allant à Duchemin, avec colère.
Je veux savoir positivement où je suis ?

Désirée, qui est entrée avec Gauthier
Vous êtes chez moi, à Paris.

Duchemin
Désirée !... avec son moutardier !... je suis pris !

Madame Duchemin, repoussant Prudhomme, à Duchemin.
Vous êtes un monstre !

Désirée, à madame Duchemin
Laissez-moi lui arracher les yeux !

Madame Duchemin
Non, c’est à moi.

Désirée
Non, c’est à moi.

Prudhomme.
Arrachez-lui la vue !... Quel conflit ! quel conflit !...

Duchemin, d’un air solennel
Eh bien ! que celle qui m’aime véritablement me porte les premiers coups ! (Désirée se tourne vers Gauthier.)

Madame Duchemin, donnant un grand soufflet à Duchemin.
Tiens.

Duchemin, avec sentiment
O Victoire !... c’est toi qui m’aimes !... (montrant Désirée.) Quant à elle, elle ne m’a jamais aimé !

Désirée
Et la preuve, c’est que je pars pour Dijon où je vais épouser mon petit cousin Gauthier.

Gauthier, bas à Désirée
La preuve… la preuve… Il n’en est pas moins vrai que le courrier…

'Désirée