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ni plus ni moins que navrant. En un clin d’œil, des paroisses entières, depuis Rimouski jusqu’à Québec, furent dépeuplées soit par la conscription, soit par le poignard de l’assassin.

La paroisse de Sainte-Anne de la Pocatière eut à souffrir, comme toutes les autres, du vandalisme exercé par l’armée anglaise. La plupart de ses colons, non en état de porter les armes, ne durent leur salut qu’à la fuite ; plusieurs se cachèrent sur la Montagne à Thiboutot, d’autres sur la Montagne Ronde, et quelques-uns se réfugièrent sur la Montagne du Collège. Il se passa sur cette dernière montagne un épisode que nous raconterons aussi brièvement que possible. Tous les anciens élèves du collège Sainte-Anne connaissent parfaitement la célèbre Cabane des Fées, qui se dresse sur le versant nord de la montagne. C’est en ce lieu sombre et redouté que nous transporterons nos lecteurs pour un moment.


Plusieurs sauvages de la tribu des Micmacs avaient construit leurs wigwams dans l’anse Sainte-Anne, sur le bord du fleuve, pour faire la chasse et la pêche et se préparaient à tirer de la flèche et à jouer de l’hameçon, lorsqu’ils aperçurent un vaste incendie du côté de la Rivière-Ouelle.