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L’ART DE CHASSER LES FEUX FOLLETS



Nous sommes au printemps. Le ciel est calme et serein ; le temps est magnifique ; pas un seul nuage au-dessus de l’horizon, — on va peut-être croire que nous faisons ici une composition d’écolier, mais n’importe, continuons. Le soleil, qui arrive au terme de sa course, dore les Laurentides. Tout dans la nature annonce le retour de la belle saison ; les musiciens du bocage remplissent l’air de leurs notes harmonieuses ; le ruisseau, au doux murmure, serpente à travers la prairie ; le léger zéphir agite mollement le feuillage ; les troupeaux broutent paisiblement l’herbe tendre ; le laboureur revient du champ en fredonnant des refrains joyeux. En un mot, notre globe terrestre reprend une nouvelle vie. Ce n’est ni plus ni moins qu’une de ces délicieuses journées si bien chantées par les poètes.

Après avoir contemplé un instant ce spectacle toujours ravissant, nous continuons notre promenade sentimentale, comme disait M. H. Larue, de