Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/126

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« Heureuse la jeune fille qui est née, qui a grandi sous l’action puissante et tranquille de la vierge nature ; celle qui a eu une enfance libre et simple ; celle dont l’âme a pu se dilater en présence des horizons vastes et onduleux ; et, en se dilatant, s’oublier dans la contemplation de l’infini et de l’immuable.

« Les sourires de l’aurore, les mélancolies du crépuscule, les tristesses de la nuit ! —qui n’a pas senti leur influence mystérieuse, dans le silence et la solitude du désert ?

« Sentiers que j’ai parcourus, retraites que j’ai visitées, profondeurs ombreuses où j’ai pénétré, immensité verdoyante où je me suis perdue, qui pourrait décrire vos attraits, vos beautés, vos ivresses, vos enchantements, vos harmonies et vos mystères ? Un seul langage : L’extase du silence !

« Le silence dans la solitude, la solitude dans le calme, le calme dans le désert, ah ! voilà le paradis sur la terre. Le bruit, le tumulte, la discorde, la contradiction, n’est-ce pas l’enfer anticipé ?

« D’où vient que toutes les voix de la nature gémissent de concert ? J’ai entendu le vent sou-