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Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/146

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« Il est des hommes dont le début littéraire est brillant mais éphémère, et qui, satisfaits d’un premier succès, qui les enivre, s’imaginent avoir conquis une gloire permanente et n’avoir plus à faire aucun effort pour la conserver ou pour l’agrandir ; natures molles et paresseuses qui s’endorment sur leurs premiers lauriers et « s’ensevelissent dans leur premier triomphe. »

« Il en est d’autres, comme Charles Gayarré et Chahta-Ima, qu’une première victoire littéraire n’éblouit pas, et qui ne se laissant point aveugler par les éloges prodigués à leur premier ouvrage, se disent que succès oblige et leur talent fait sans cesse de nouveaux efforts inattendus, se métamorphose, se renouvelle, rajeunit d’année : La vieillesse de ces hommes privilégiés est féconde comme leur jeunesse ; et, sous la neige amoncelée des ans, ils nous apparaissent plus enthousiastes, plus éloquents, plus poétiques, plus grands, plus jeunes que jamais : comme le Meschacébé qui ne s’arrête que quand il a mêlé ses flots aux vagues de la mer, ces littérateurs infatigables ne cessent de produire que lorsque la mort glace leur main tenant encore la plume inspirée.

« Après les Savanes, accueillies par les éloges de Chateaubriand, par les bravos d’Emile Deschamps, par les louanges sympathiques de Barthélemy, de Lamartine, de Brizeux, de Turquety et de Sainte-Beuve, le plus éminent critique de notre siècle ; après les Wild Flowers qui nous montraient le littérateur louisianais aussi grand poète en anglais qu’en français ; après la Thébaïde en Amérique, surabondante, débordante de hautes pensées mystiques, et unissant