Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/74

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les bras croisés sur la poitrine, comme Napoléon à la veille d’une grande bataille. Parfois, cette indignation éclatait aussi terrible que la foudre qui déchire le nuage. Il aurait volontiers appelé un second déluge, pour laver les souillures plébéiennes, et nettoyer les étables des Augias de la démagogie. Il aimait Dieu d’un amour assez intense, pour avoir la haine de l’erreur et du mal ; la haine qui n’épargne pas, mais qui foudroie et terrasse le vice audacieux et l’impiété révolutionnaire : « Lorsque j’ai vu, disait-il, le noble abandonner son grand domaine seigneurial de la campagne pour l’enceinte étroite des villes bourgeoises ; lorsque je l’ai vu abandonner l’épée, la charrue et le fusil, pour la plume mercenaire du littérateur, pour les tortueuses chicanes du barreau, la polémique furieuse de la tribune, et l’agressive audace du journalisme ; lorsque je l’ai vu abandonner le sacerdoce et la haute magistrature pour embrasser des professions équivoques et compromettantes : Ah ! j’ai abandonné la noblesse qui dérogeait de tant de manières, et je suis venu demander aux déserts d’Amérique de cacher ma honte et de sauver ma dignité ! Je n’ai pu supporter le spectacle du trône des grands rois usurpé par Louis-Philippe, la bourgeoisie et la marchandise ! » D’autres fois, et avec encore plus d’indignation, il s’écriait : « Quoi ! vous prétendez, ô hypocrites déclamateurs, ô sophistes utilitaires, ô niveleurs impitoyables, ô