Page:Rouquette - La Nouvelle Atala, 1879.djvu/99

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de ton intimité mystérieuse ! Prends-moi dans les plus tendres embrassements de ton amour inépuisable ! Prodigue-moi tes caresses les plus délicieuses ! Enivre-moi de tes baisers, plus doux que le miel des fleurs du printemps ! Plonge-moi dans l’océan sans fond des ineffables voluptés, dont l’excès augmente l’intensité, et qui ne tarissent pas dans leur éternelle profusion béatifique ! Enlève-moi à moi-même, et à tout ce qui n’est pas Toi ! … O mort, que tu tardes à venir ! Que fais-je sur cette terre, où l’Amour n’est plus aimé ! Sur cette terre, où les hommes n’aiment plus que la chair corruptible et la matière périssable ? Viens, ô mon Bien-aimé ; viens au-devant de ton épouse languissante, qu’environnent de si froides ténèbres ! Viens chercher celle qui n’a jamais aimé que Toi, et pour qui la terre a toujours été un séjour de deuil, de pleurs et de gémissements ! … Viens, oh ! viens, seule immuable et ravissante Beauté, ô mon Bien-Aimé, dont la possession allume et immortalise l’amour ! Je t’ai attendu, je t’ai cherché, jour et nuit, dans la solitude de mon exil : Viens, oh ! viens me prendre ! »

Lossima et Rosalie essayèrent, à plusieurs reprises, de parler à Atala ; mais ce fut en vain ; Elle ne les entendit point : Son âme était tout entière absorbée en Dieu seul ! Elle s’élançait vers son Epoux céleste avec une telle violence, que son corps s’affaiblissait de plus en plus, con-