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Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/163

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LE GRAND SILENCE BLANC

Un de ces mammouths qui, à l’époque tertiaire ou quaternaire, furent les souverains du monde.

Il était là, admirablement conservé, effrayant, monstrueux, splendide ; il avait de longs poils formant crinière sur le dos ; sous ces poils, on apercevait une bourre laineuse ; mais ce qu’il avait de magnifique, c’était ses défenses, des défenses énormes et contournées en spirales… Patrick les mesura. Elles avaient trois mètres quarante-deux, oui, trois mètres quarante-deux, exactly.

Jack London, que j’ai connu ici et qui était le meilleur compagnon de la terre — il est mort aujourd’hui et son âme est dans la paix du Seigneur ! — Jack London a raconté comment un certain Thomas Stevens, qui fut son hôte toute une soirée, avait tué le dernier mammouth. La chose s’était passée fort simplement. La bête avait écrasé les sept petits chiots de la chienne Klooch. Pour se venger, Thomas Stevens avait pourchassé l’animal, l’empêchant de boire, de manger, de dormir ; et, le faisant tourner en rond dans une vallée, comme dans un cirque, pendant des jours et des nuits, le mammouth était mort d’épuisement et de fatigue.

Mais Jack London lui-même conseille à ses lecteurs de croire au récit de Thomas Stevens sur parole.

Aux incrédules, il dit d’aller à la recherche du