Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
LE GRAND SILENCE BLANC

taient bientôt de poteaux qui sont comme le symbole de la puissance de l’homme. Télégraphe, téléphone, courant électrique, les fils se greffaient parallèles sur les croix de Saint-André clouées au faîte des sapins à peine ébranchés.



Le Yukon qui, en été, a un débit formidable, plus de vingt-cinq mille mètres cubes à la seconde, est long de trois mille trois cents kilomètres (de sa source jusqu’à l’embouchure de son bras principal, le Yukon formant un vaste delta). Il prend sa source au col qui porte le nom du géodésien français Périer, à mille deux cent cinquante mètres d’altitude.

Son bassin crève les frontières officielles de l’Alaska, empiète sur les territoires du Canada et couvre une étendue de plus d’un million de kilomètres carrés (deux fois la superficie de votre France).

En hiver, par les grands froids, le fleuve est gelé, parfois à bloc, c’est-à-dire jusqu’au fond de son lit. En été, il est navigable jusqu’en amont de sa jonction avec la Lewis river. C’est-à-dire sur plus de trois mille kilomètres.

Les mineurs bloqués à Dawson attendent avec impatience l’époque de la débâcle qui leur per-