— Je ne comprends pas…
Alors, mistress Flossie Hurchisson m’explique, complaisante :
— La chasse est finie.
— La chasse ?
— Je vais vous dire, homme de peu d’entendement ; les lois américaines sont sévères qui prohibent l’entrée des Chinois sur le territoire de l’Union.
Aussi ces maudites bêtes usent-elles de ruse pour chasser sur la frontière. La plus facile, parce que la plus difficile à surveiller, est la mer. C’est pourquoi par la mer, la contrebande est plus importante…
— Mais alors…
— Alors, les Chinois s’enferment dans des caisses et les matelots de leur pays les déposent sur le sable, tout simplement.
— Tout simplement !
— À moins, continue la jolie Madame Hurchisson, avec un sourire ambigu, à moins qu’on ne leur donne la chasse comme ce soir.
— Alors les caisses par-dessus bord ?
— C’est pour ne pas être puni, la loi est dure, vous ai-je dit.
— Mais dans les caisses ?
— Dans chaque caisse, il y avait un Chinois, cela n’a aucune importance.
Véritablement, c’était une belle chasse…