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XVII
DANS LE SILENCE DE LA NUIT
Je suis seul, ce soir, dans ma hutte, mes chiens dorment dehors ; seul avec Tempest roulé en boule devant l’âtre qui flambe.
La journée a été rude et saine. Je me sens heureux, le corps lassé, le cerveau libre.
Ouvrir un livre, à quoi bon ? Le dernier journal a deux mois de date, et puis qu’importent ces choses qui sont vieilles ? Il y a entre le monde et moi des milliers de milles. Le camp le plus proche — où l’on vit de ma vie — est à trois jours de marche, au sud-est.
Quelle ivresse d’être une chose anonyme perdue dans le grand Tout immense !
La nuit polaire m’environne et je savoure la joie calme d’être seul.