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LE GRAND SILENCE BLANC

monotonie de cette journée qui s’obstine à ne point finir. De plus, ce sera une occasion unique de montrer notre nouveau col de fourrure.

J’assure ma toque de loutre et revêts la veste au fameux col. Tempest jappe de joie et nous voilà courant dans la neige comme deux jeunes fous. Une pente s’offre, nous la dévalons en roulant.

— Allons, paix, soyons sérieux.

J’époussète la neige d’un revers de main et, Tempest sur mes talons, je pénètre dans la ville.

Devant les barracks, c’est ainsi qu’on appelle la caserne de la police montée à Dawson, il y a une foule qui discute avec force gestes, émettant des appréciations diverses. En connaisseurs, les Yukoners apprécient le « beau coup » qui envoya le sergent dans l’autre monde.

Un camarade m’offre d’entrer avec lui : il connaît un garçon qui pourra nous renseigner.

Sans trop de difficultés, nous pénétrons dans la cour des barracks où des prisonniers revêtus du traditionnel costume jaune et noir creusent des chemins dans la neige.

Le garçon que nous cherchons, nous le trouvons dans sa chambre en train d’apprêter un jeu de raquettes. En effet, dix hommes vont battre la campagne pour essayer de s’emparer de l’assassin, tandis que l’enquête se poursuit dans la ville.

Des détails ? Il n’en sait pas plus long que