phoque, une couverture, couchez-vous et dormez. Bonsoir.
— Bonsoir, Freddy.
— Bonsoir.
Après un silence, j’ajoute :
— Il fait tout de même meilleur ici que là-bas.
Jessie est accroupie devant le feu, son regard dur fixe la flamme.
Un autre temps.
— Vous dormez, Freddy ?
— Pas sommeil.
— Vous n’êtes pas bavard…
— Possible.
— Vous m’en voulez ?
— Peuh !
Le vent balaye la plaine, chassant devant lui la neige par paquets. La hurlée recommence. Jessie Marlowe frissonne. Ses épaules sont secouées par mouvements saccadés. Elle s’approche. Je veux me lever.
— Non, restez, vous êtes confortable ; restez, je vous en prie.
Elle s’assied tout près de moi, me prend la main et, dans un souffle, elle me jette ces deux syllabes :
— J’ai peur…
« Oui, j’ai peur, ami, protégez-moi… Je viens de vivre des heures d’épouvante. Surpris par la tempête, mon team est tombé dans un ravin ; c’est miracle que je sois sauve, un faux mouve-