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Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/7

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LE GRAND SILENCE BLANC

pissent souventes fois les chiens, errants malgré les décrets de police.

Je risquai :

— Je ne vois pas…

Énergique, l’homme me coupa la parole :

— Si, Mon Sieur, vous voyez et je suis venu parce que vous voyez et que vous savez faire une place sur le panneau aux camarades qui tirent la langue.

Vous me plaisez. Il y a dix minutes, je ne vous connaissais pas, mais l’idée que j’avais dressée dans mon cerveau était telle que je vous aperçois. Excusez, Mon Sieur, je ne sais plus parler le français… Je veux dire, vous êtes la représentation du type que je m’étais créé sur votre nom. Ça ne vous arrive pas, à vous, Mon Sieur, de mettre des… comme dites-vous ?… des physionomies sur des noms ?

Et sans attendre ma réponse, il poursuivait :

— Vos livres me plaisent. Vous ne posez pas à l’artiste, vous êtes un bourgeois qui n’avez pas honte de votre bourgeoisie, all right ! et vous la dépeignez comme elle est. Vous auriez pu, tout comme un autre, atteindre le « fort tirage » par des procédés outranciers, vous n’avez pas voulu. Les académies vous font sourire, vous ne monopolisez pas la vertu, vous ne jouez pas de l’adultère, c’est bien. Vous êtes secourable aux apprentis des lettres, cela est mieux. Je sais… je sais… Ne prenez pas votre air colonel, malgré votre