les armes qui ont été données aux Esquimaux par Klouch, le grand maître des sommets, à l’époque où l’homme parlait comme le chien.
Sur la côte, des hommes sont assemblés qui préparent des amorces, fourbissent des coutelas ou raclent des peaux avec un grattoir d’ivoire.
Des femmes aussi, vêtues absolument comme les hommes ; le capuchon est plus large. C’est là que gîte le dernier-né. Ficelé soigneusement dans une gaine de cuir, seule apparaît la face cuivrée où les yeux bleu tendre s’étonnent.
Kotak tire son kayak sur la grève, puis le kayak que Tohui a bien voulu mettre à ma disposition, cependant qu’il allait chasser la baldface, l’ours blanc redoutable.
Certes, la civilisation des Esquimaux m’a toujours surpris, mais où vraiment elle se montre raffinée, c’est dans l’établissement de ces fragiles esquifs. Ce sont des peaux de phoques tendues sur un cadre de bouleau de cinq ou six mètres de long, sur un mètre soixante de large. Une lunette est ménagée au milieu. C’est là que le pagayeur se place. Il ramène à lui une des peaux, l’agrafe ; dès lors, le canot est insubmersible. L’homme et le bateau ne font qu’un. Il peut chavirer, un coup de pagaie le redresse. C’est un chef-d’œuvre de précision et d’ingéniosité.
Kotak préside à mon installation, boucle lui-même les courroies, me donne l’unique pagaie, puis il s’installe à son tour. À l’avant sont ses