Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Une vieille maison que le nègre a couverte
De sa calleuse main,
Un toit usé qui tombe et croule, où l’herbe verte
Laisse errer son gramen.

Sous un grand pacanier où, dans l’épais feuillage,
Roucoule le pigeon,
Calme, je m’étendais, après un long voyage,
Sur la natte de jonc ;

Heureux, comme animé d’une nouvelle vie,
Sentant bondir mon cœur,
J’écoutais haletant, d’une oreille ravie,
La flûte du moqueur,

Les bruits, les mille voix de la forêt voisine
Dont s’ébranle l’écho,
J’aspirais enivré l’arome de résine,
Fumant le trabucco,

A la Création, qui me chante et me fête
Jetant avec amour,
Dans un rhythme fiévreux, effervescent poëte,
Un hymne de retour…