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ii

par un irrésistible instinct, j’éprouve le besoin de laisser à mes concitoyens, à ma famille, à mes amis, ces faibles essais poétiques comme un souvenir.

J’ai voulu aussi inspirer aux jeunes poètes de la France le désir de visiter les forêts vierges de la Louisiane. Que ces âmes souffrantes, que

Ces cœurs lassés de tout, même de l’espérance,

viennent rêver à l’ombre de nos mélèzes harmonieux, sur les rives inhabitées de quelque bayou solitaire, au murmure des ruisseaux sans nom du désert, au chant plaintif et monotone du will poor will ! C’est là qu’ils trouveront des trésors inconnus ailleurs : la paix de l’âme et l’oubli de tout !

Poétiques enfans de la France, que ne comprenez-vous l’idiome harmonieux et musical de la tribu Chactas, cette langue