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CHAPITRE VIII

Pendant que Mirabeau élait en Prusse, M. de Calonne, à bout d’expédients, faisait convoquer l’assemblée des Notables. À cette nouvelle, Mirabeau part en toute hâte et vient offrir au ministre un appui dont le prix lui paraît assuré d’avance : « c’est lui qui a eu le premier l’idée, l’occasion et le soin » de faire ordonner ce grand acte politique. Il le croit, du moins, ou il le dit. On va nommer le secrétaire de l’assemblée. « Il est bien difficile de ne pas lui donner cette place. » Si difficile que ce fût, elle est donnée à un autre. Il se rabat sur une ambassade.

Marchandé lourdement, puis maladroitement éconduit, il fera bien voir que « s’il était bon à prendre, il n’est pas bon à laisser ». À peine l’assemblée réunie, il adresse au Roi et aux Notables un long mémoire : « la dénonciation de l’agiotage », réquisitoire véhément contre les sociétés par actions, les banquiers qui les exploitent, et les ministres qui les