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MIRABEAU.

peut avoir la guerre, et qu’il a fidélité, caractère et exécution (La Prévalaye avec lui) ;

« L’évêque d’Autun ministre des finances : sa motion du clergé lui a conquis cette place, où personne ne les servirait plus (La Borde avec lui) ;

« Le comte de Mirabeau au conseil du Roi, sans département ; les petits scrupules du respect humain ne sont plus de saison : le gouvernement doit afficher tout haut que ses premiers auxiliaires seront désormais les bons principes, le caractère et le talent ;

« Target, maire de Paris (que la basoche conduira toujours) ;

« La Fayette au conseil, maréchal de France généralissime — à terme — pour refaire l’armée ;

« M. de Montmorin, gouverneur, duc et pair (ses dettes payées) ;

« M. de Ségur, de Russie, aux affaires étrangères ;

« M. Mounier, la bibliothèque du Roi ;

« Chapelier, les bâtiments. »

Et dans une autre note, qui est, comme la précédente, écrite tout entière de la main de Mirabeau, figure « l’abbé Siéyès comme chef du conseil d’instruction publique ».

Ce qui n’est pas moins curieux que cette liste des personnages, dans laquelle Mirabeau prend sans façon la première place, ce « ministère sans département », dû « à son caractère et à son talent », ce sont les traits aigus qui, çà et là, tombent de sa plume sur ses futurs collègues, et sur tous ceux qui, de près ou de loin, pouvaient l’aider dans son œuvre :