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CHAPITRE VI

Cette dure captivité devait pourtant avoir un terme. Le comte de Mirabeau était l’aîné de sa famille ; après son père, le chef de sa maison. Il venait de perdre, presque en même temps que sa fille illégitime, le seul enfant né de son mariage, un fils qui devait, après lui, continuer sa lignée. À cette race orgueilleuse « qui n’avait jamais connu de mésalliance que celle des Médicis », il fallait un autre rejeton. Peu importaient les querelles et les rancunes des deux époux. La race et le nom ne pouvaient s’éteindre. Mirabeau lui-même ne l’entendait pas ainsi. Autant qu’aucun des siens, il était entêté de sa noblesse ; et quand, pour prix de sa liberté, son père lui enjoint de reprendre sa femme, afin « d’en tirer progéniture et de provigner », l’habile politique a beau dire d’abord « qu’il ne veut pas faire l’étalon », il n’en pousse pas moins l’affaire avec ardeur, laissant entendre qu’il est prêt