Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le calme règne dans leurs villes ;
Nul bruit n’interrompt leur sommeil :
On ne voit point leurs toits fragiles
Ouverts aux rayons du soleil.
C’est ainsi qu’ils passent leur âge.
Heureux, disent-ils, le rivage[1]
Où l’on jouit d’un tel bonheur !
Qu’ils restent dans leur rêverie :
Heureuse la seule patrie
Où l’on adore le Seigneur !


ODE IX,
TIRÉE DU PSAUME CXLV.
Lauda, anima mea, Dominum, etc.
FOIBLESSE DES HOMMES, GRANDEUR DE DIEU.


Mon âme, louez le Seigneur ; [2]
Rendez un légitime honneur

  1. Heureux, disent-ils, le rivage, etc. Quelle douceur, quel charme
    de sensibilité dans cette dernière strophe ! On regrette que Rousseau en ait été généralement trop avare.
  2. Le Brun fait sur le rhythme de cette Ode une remarque qui
    décèle l’oreille exercée d’un habile versificateur. « Deux rimes
    masculines, dit-il, placées au début d’une strophe, et n’étant
    plus soutenues dans son cours par une troisième rime pareille,
    jettent de la sécheresse, et conspirent contre l’harmonie qui doit
    dominer constamment, surtout dans le genre lyrique. »