Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/408

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Va percer Diane elle-même :
Juste, mais trop cruel revers,
Qui signale, grand Dieu, ta vengeance suprême ! [1]

Respectons l’Amour[2]
Tandis qu’il sommeille ;
Et craignons qu’un jour
Ce Dieu ne s’éveille.

En vain nous romprons[3]
Tous les traits qu’il darde,
Si nous ignorons
Le trait qu’il nous garde.

Respectons l’Amour
Tandis qu’il sommeille ;
Et craignons qu’un jour
Ce Dieu ne s’éveille.

  1. Qui signale, grand Dieu, etc. C’étoit en effet le comble de la
    gloire pour rAmonr, d’avoir triomphé de la chaste, de l’inflexible
    Déesse, qui avoit insolemment bravé jusqu’alors le pouvoir et la
    vengeance du Dieu redoutable.
  2. Respectons P Amour, etc. Mxbot, Êpig. xvii, sur une statue de
    Vénus endormie :
    Ne l’eâveillez, elle ne vous nuyra.
    Si l’esveillez, croyez qu’elle ouvrira
    Ses deux beaux yeux, pour les vostres bender.
    C’est-à-dire, en vieux langage, mettre dans l’embarras.
  3. En vain nous romprons, etc. La brièveté des vers ne fait que
    mieux ressortir encore le choix bizarre de ces rimes.