Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Souvent, par un juste échange, [1]
Il t’enlève tes sujets :
Tu lui fais un crime étrange
De quelques larcins secrets ;
Mais c’est ainsi qu’il se venge
Des larcins que tu lui fais.
CANTATE V.
AMYMONE.[2]
Sur les rives d’Argos, près de ces bords arides
Où la mer vient briser ses flots impérieux,
La plus jeune des Danaïdes,
Amymone, imploroit l’assistance des Dieux :
Un Faune poursuivoit cette belle craintive ;[3]
Et levant ses mains vers les cieux,
Neptune, disoit-elle, entends ma voix plaintive,
Sauve-moi des transports d’un amant furieux :
- ↑ Souvent, par un juste échange, etc. On ne retrouve point ici la touche fine et spirituelle de fauteur, dans ces sortes de morceaux.
- ↑ Aussi coupable que ses sœurs, et souillée, comme elles, du sang de son jeune époux, Amymone eut du moins le mérite du repentir ; et les Dieux la jugeant assez punie par ses propres remords, l’exemptèrent seule du supplice auquel les autres Danaïdes furent condamnées dans les Enfers.
- ↑ Un Faune poursuivoit, etc. Elle l’avoit, dit-on, blessé d’une flèche, en voulant tirer sur un cerf ; ce qui motive la poursuite et la vengeance du Faune.