Le seul vent de son haleine
Fait trembler tout l’univers.
Il déchaîne sur la terre
Les aquilons furieux:
Il arrête le tonnerre
Dans la main du roi des Dieux.
Plus fort que le fils d’Alcimène,
Il met les fleuves aux fers;
Le seul vent de son haleine
Fait trembler tout l’univers.
Mais si sa force est redoutable,
Sa joie est encor plus aimable:
C’est le père des doux loisirs;
Il réunit les cœurs, il bannit les soupirs,
Il invite aux festins, il anime la scène:
Les plus belles saisons sont des saisons de peine ;
La sienne est celle des plaisirs.
Flore peut se vanter des fleurs qu’elle nous donne ;
Cérès, des biens qu’elle produit;
Bacchus peut s’applaudir des trésors de l’automne :
Mais l’hiver, l’hiver seul en recueille le fruit.
Les Dieux du ciel et de l’onde,
Le soleil, la terre, et l’air,
Tout travaille dans le monde
Au triomphe de l’hiver.
Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/456
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