Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome II, 1820.djvu/273

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Mais le matois n’en prit point son avis,
Et se laissa corrompre par vos charmes.
Il vous donna les plaisirs et les ris,
Et m’a laissé les soucis et les larmes.


VII.

Soucis cuisants au partir de Galiste
Jà commençoient à me supplicier, [1]
Quand Cupidon, qui me vit pâle et triste,
Me dit : Ami, pourquoi te soucier ?
Lors m’envoya, pour me solacier,
Tout son cortège et celui de sa mère,
Songes plaisants et joyeuse chimère,
Qui, m’enseignant à rapprocher les temps,
Me font jouir, malgré l’absence amère,
Des biens passés, et de ceux que j’attends.


VIII.

Je veux avoir, et je l’aimerai bien,
Maîtresse libre et de façon gentille,
Qui soit joyeuse et de plaisant maintien,

  1. Nous venons d’applaudir au sage emploi du marotisme : en voici
    maintenant l’abus; et les deux extrêmes ne sauroient se toucher
    de plus près. Supplicier, présente l’idée révoltante d’un criminel