Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/121

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cœur soient partagés. Consentiriez-vous que je fisse en sorte d’empêcher votre mariage ?

LOUISON.

Oui, pourvu que ma mère ne sût pas que je vous l’ai conseillé, car elle me querellerait bien fort.

DORANTE.

Elle n’en saura rien. Aimez-moi toujours ; c’est tout ce que ma tendresse exige de vous.

LOUISON.

Voyez-vous, elle m’a toujours tenue dans la dépendance, et elle ne veut pas seulement que je parle aux messieurs qui viennent ici, parce qu’elle dit que leurs discours font venir l’esprit aux filles. Elle ne veut pas que j’en aie.

DORANTE.

Mais, Louison, si ce que je médite allait manquer, que feriez-vous ?

LOUISON.

Ce que je ferais ? Dame, je vous l’ai déjà dit ; je ne veux point retourner au couvent. Ah, voilà ma mère. Ne lui dites pas que je vous aime, au moins !

DORANTE.

Je vais rassembler les gens dont j’ai besoin pour mon entreprise.