Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/135

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CORONIS.

Sans doute. Comment, mordi des coquins s’érigeront en perturbateurs des divertissements de tune, et nous ne réformerions pas cet abus ?

LA SOURDIÈRE.

Ma foi, ce sont vos affaires. Serviteur.

LE CHEVALIER. Que diantre, tu es bien pressé ! Parlons un peu d’affaires. As-tu vu le nouvel opéra ?

LA SOURDIÈRE.

Non, et n’ai nulle envie de le voir.

LE CHEVALIER.

Et toi, l’as-tu vu ?

CORONIS.

Oui, certes, je l’ai vu.

LE CHEVALIER.

Hé bien ! Dis-nous un peu comment le trouves-tu ?

CORONIS.

Cadédis ! Comment je le trouve ? Ravissant, merveilleux. Tout ce qui s’appelle opéra, voyez-vous, ne peut être que bon et agréable ; et la raison, la voici c’est que dans un opéra, vous trouvez de tout, vers, musique, ballets, machines, symphonies ; c’est une variété surprenante, il y a de quoi contenter tout le monde. Voulez-vous du grand, du tragique, du pathétique ?

Le perfide Renaud me fuit.

Tout perfide qu’il est, mon lâche cœur le suit. [25]