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LETTRES

des expressions dégradées, leur laissant d’ailleurs les grâces et le mérite de la vétusté qui rendent encore aujourd’hui le Plutarque d’Amyot si recommandable. C’est ainsi que j’en ai usé et dû usera l’égard de Tristan, et je suis persuadé que les connoisseurs n’auront pas de peine à distinguer ce que j’ai dû réformer, d’avec ce que j’ai dû laisser comme il étoit. Il n’y a que deux vers au commencement de la deuxième scène du second acte qui m’ont paru dans la vérité un peu bas, et dont je joins ici la correction, pour vous en servir, si vous le jugez à propos :

Je m’allois retirer, vous croyant empêchée ;
Et l’on disoit aussi que vous étiez fâchée.

On pourroit les changer ainsi :

Je craignois que pour moi l’heure ne fût indue ;
Et je vois en effet que votre âme est émue.

Quant au mot d’infidèle près de celui d’infidélité, on pourroit mettre rebelle à la place. Vous m’avez fait plaisir de m’en faire apercevoir.

Je suis ravi que vous soyez content de l’écrit de M. de Saint-Rambert. C’est un homme que j’aime, et il est aimable, parce qu’il est honnête homme.

Adieu, mon cher abbé ; aimez qui vous aime, rien n’est si charmant.