Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/191

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j’en sens le prix. Ma chère et digne amie, je cherchais le repentir et vous m’avez fait trouver le bonheur.

Tel est l’état d’une âme qui s’osant proposer à vous pour exemple, ne vous offre en cela que le fruit de vos soins. Si cette voix intérieure, qui me juge en secret et se fait sans cesse entendre à mon cœur, se fait entendre de même au vôtre, apprenez à l’écouter, à la suivre ; apprenez à tirer de vous-même vos premiers biens ; ce sont les seuls qui ne dépendant point de la fortune, peuvent suppléer aux autres.

Voilà toute ma philosophie et, je crois, tout l’art d’être heureux qui soit praticable à l’homme.