Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/20

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XIV INTRODUCTION GÉNÉRALE.

qu’il aurait fait avec plaisir C6t acte d’humanité si ses affaires et sa famille le lai eussent permise »

Moultou nourrissait depuis bien des années le projet de faire le voyage de Paris^ Ce né fut que vers le printemps de 1778 qu’il put accomplir ce dessein, et se rendre ainsi au désir de rinfortuné Jean-Jacques ; celui-ci venait depuis peu de jours seulement de S’éta- blir à Ermenonville. Une relation qu’a faite M. G. Moul- tou, sur le voyage à Paris de son père en 1778, nous donne les détails suivants sur l’entrevue des deux amis, et sur la manière dont eut lieu la remise des manu- scrits: «Rousseau, sentant alors approcher sa (tn, donna tous ses manuscrits à mon: p^e^ à l’exception d’une copie des Confemôm^ qu’il garda ; il n’y avait que mon frère de présent à la remise de papiers si pré- cieux ; l’un et Tautre m’ont souvent parlé de la solen- nité de cet instant et de l’émotion qu’ils éprouvèrent en recevant un pareil trésor. Rousseau en éprouva lui-même, et, tout en priant mon père et mon frère de ne faire paraître la seconde partie de ses CoHfes- sions que dans le dix-neuvième siècle et après la mort de ceux qui y étaient nommés, il laissait à leur prudence de juger du moment propre à la faire con- naître au public, et il ajouta plusieurs fois que, si quelques circonstances imprévues exigeaient que cette publication se fit avant l’époque qu’il avait fixée, le dépositaire de ces manuscrits pouvait la devancer sans

^ Cimfesmnê, livre XI.