AFFAIRES DE LA CORSE
Il est dans la vie de Jean-Jacques une circonstance qui n’a jamais été bien éclaircie, et sur laquelle nous avons recueilli quelques renseignements : c’est la connaissance positive des démarches que firent auprès de lui les principaux chefs de la Corse, pour en faire le législateur de leur pays.
Dans plusieurs lettres et dans ses Confessions (liv. xii), Rousseau rend compte de ces démarches ; mais dans une autre lettre il semble dire qu’on avait voulu se moquer de lui. C’était, en effet, le bruit que fit courir Voltaire, et dès que Jean-Jacques en fut informé, il se tint sur ses gardes, craignant que les ouvertures qu’on lui avait faites, les messages qu’il avait reçus, ne fussent une mystification, et n’ayant aucun moyen de le vérifier, dans l’isolement où il vivait. Le fait mérite donc d’être examiné. Une pièce écrite dans le temps même, et que nous possédons, jettera quelque lumière sur ce point historique. Avant de le faire