Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/329

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AVIS DE L’ÉDITEUR

Tout le monde a entendu parler de la Polysynodie et du projet de Paix perpétuelle de l’abbé de Saint-Pierre. Cependant, comme la vie de cet écrivain est peut-être moins connue que son nom, nous la rappellerons ici en peu de mots.

L’abbé de Saint-Pierre (Charles-lréiiée Caslel de) naquit en 1658 au château de Saint-Pierre en Normandie ; il entra dans les ordres» devint aumônier de la duchesse d’Orléans, mère du régent, écrivit de nombreux ouvrages d’utilité publique, fut élu en 1695 membre de l’Académie française ; mais, pour avoir parlé trop librement de Louis XIV, il en fut exclu en 1718, et enûn il mourut en 1743, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. On voit par les Confessions, que Rousseau connut personnellement l’abbé de Saint -Pierre dans sa vieillesse. À la mort de celui-ci, son neveu, le comte de Saint-Pierre, confia les volumineux manuscrits de son oncle à Jean-Jacques, afin qu’il les étudiât et qu’il en publiât ce qu’il jugerait convenable : la Polysynodie et le projet de Paix perpétiLelle sont les seuls frag- ments qui furent donnés au public.

La meilleure appréciation des œuvres de l’abbé est celle qu’on trouve dans les Confessions, Qu’on nous permette donc de trans- crire un passage du livre IX de cet ouvrage oii l’auteur, tout en nous disant ce qu’il pense des écrib: dont il s’occupe, nous indique en même temps les raisons qui l’empêchèrent d’en faire connaître