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LETTRES INÉDITES. ’ 375

et pour moi-même, et qu’il faut d’autant plus respecter en autrui, que nulle puissance humaine n’en peut rendre un moment usurpé.

Je vous embrasse, monsieur, et vous prie de faire agréer à ces inessieurs mes remerciements de leur visite et mes excuses de leur réception K

III

À M. DE VOLTAIRE ^

Fragment inédit de la lettre du 18 août 1756.

Je me souviens que ce qui m’a frappé le plus fortement en toute ma vie, sur l’arrangement fortuit de l’univers, est la vingt et unième pensée philosophique, où l’on montre

  • Cette lettre, insignifiante en apparence, nous paraît cependant intéres-

sante comme un témoignage des boutades auxquelles était sujet Jean-Jac- ques. Il semble résulter de la lecture de ce billet que le philosophe avait sans doute fort mal reçu, ou point reçu du tout, la compagnie inattendue que lui avait amené M. Coindet, quoique celui-ci l’eût averti de son arrivée par un message. Pour excuser sa ângulière réception, Rousseau aurait, après le départ de Coindet et de ses amis, écrit ce billet, et l’aurait envoyé de suite au village d’Ënghien, où s’étaient rendus les promeneurs. L’ab- sence du timbre de la poste sur la couverture dé la lettre, et l’adresse i Enghien qui s’y trouve, nous ont suggéré cette idée. (Note de l’Éditeur,)

  • Nous donnons ici un paragraphe inédit de la fameuse lettre de Rous-

seau du 18 août 1756, qu’il écrivit à Voltaire en réponse au poëme sur le désastr^ de Lisbonne. Ce morceau se trouve dans le manuscrit que ndus possédons de cette lettre ; il y est intercalé vers le milieu, Centre le paragra- phe qui se termine par ces mots : « Joignent le poids de r espérance à

^équilibre de la raison, » et celui qui commence par ceux-ci : « Voilà donc une vérité dont nous partons tous deux, » [Note de l’Éditeur.)