Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/456

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430 LETTRES INÉDITES.

plus d’offres de service que je n*en puis accepter. Je vous prie de faire bien des remcrctments de ma part à mesdames Thélusson et Necker. Je n*ai pas besoin de vous dire com- bien je suis sensible aux témoignages de votre amitié. Vous me connaissez trop pour en douter. Je ne sais encore si je continuerai mon voyage de Berlin ou si je passerai en Angleterre. Cela dépendra de mon état. En attendant, je continuerai de séjourner ici, où je reçois l’accueil le plus obligeant, jusqu’à ce que mes forces et la saison me per- mettent de me remettre en route.

Je vous embrasse, cher Coindet, de tout mon cœur.

Dites à M. Guy que s’il avait voulu m’envoyer ici des feuilles, il aurait bien fait ; car je doute encore si je passe- rai par Paris.

XXXVII

À H. LE COLONEL GHÂILLET.

 Strasbourg, le 10 novembre 1765.

J’apprends, mon cher colonel, avec la plus véritable douleur, que votre érésipèle continue à vous tourmenter. J’aime à me consoler par l’espoir qu’à la réception de cette lettre, vous en serez enfin quitte, et que plus l’attaque aura été vive, plus longue sera la trêve qu’elle vous lais- sera.

Quand on est réduit, comme vous et moi, à capituler avec les maux, on sent bien le prix des rekkhes qu’ils nous accordent, et pourvu que la machine se remonte par in- tervalle, on a lieu d’espérer qu’elle ira longtemps.

J’étais déjà ici lorsque je reçus votre lettre du 31 octo-