Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/484

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408 LETTRES INÉDITES.

lents d’un vrai chef de conspirateurs» Pardon, je vais toujours, vous rabâchant les mêmes chnses ; vous devez être bien ennuyé de moi. Je vous embrasse de tout mon cœur. V

J’écris cette lettre sans savoir comment ni par qui elle partira ; ma situation est de jour en jour plus embarras- sante.

LV

Al) MEME.

Ce 1" septembre 1767.

J’ai votre n** 3 et le paquet contre-signe. Je suis d’au- tant plus touché des bontés de madame de Verdelin que cette occasion, la plus critique de ma vie, me fait bien sen- tir tout le prix de ses soins ; je n’ajouterai pas : et les vôtres, parce que c’est à vous que j’écris.

Il me paraît incontestable qu’il faut attendre les ordres de M. le prince deC... avant de faire aucune démarche, et surtout avant de sortir d’ici. Je dois et je veux tout souffrir plutôt que de lui déplaire ; c’est une résolution à laquelle je me tiens invariablement ; et, puisque vous me ’ marquez qu’il a des choses à m’écrire, et peut-être un voyage à faire ici, je suis d’avis de m’exposer à manquer les occasions, et même à voyager dans l’arrière-saison, plutôt que d’avoir à me reprocher la disgrâce de Son Al- tesse, qui a daigné m’accueillir dans mes plus cruelles misères.

Voilà, mon ami, ce que je n’oublierai jamais, quand