mêmes noms et représentés par les mêmes intervalles sur tous les tons.
mais ces rapports ont entre eux de légères différences suivant les cordes sur lesquelles ils sont pris, et ce sont ces différences si petites en apparence qui causent dans la musique cette variété d’expressions sensible à toute oreille délicate, et sensible à tel point qu’il est peu de musicien qui en écoutant un concert ne connaisse en quel ton l’on exécute actuellement.
Comparons, par exemple, le C sol ut mineur, et le D la re. Voilà deux modes mineurs desquels tous les sons sont exprimés par les mêmes intervalles et par les mêmes noms, chacun relativement à sa tonique : cependant l’affection n’est point la même, et il est incontestable que le C sol ut est plus touchant que le D la re. Pour en trouver la raison il faut entrer dans une recherche assez longue dont voici à peu près le résultat. L’intervalle qui se trouve entre la tonique re et sa seconde note est un peut plus petit que celui qui se trouve entre la tonique du C sol ut et sa seconde note ; au contraire : le demi-ton qui se trouve entre la seconde note et la médiante du D la re est un peu plus grand que celui qui est entre la seconde note et la médiante du C sol ut ; de sorte que la tierce mineure restant à peu près égale de part et d’autre, elle est partagée ans le C sol ut en deux intervalles un peu plus inégaux que dans le D la re. Ce qui rend l’intervalle du demi-ton plus petit de la même quantité dont celui du ton est plus grand.