Page:Rousseau - Beaux-arts, 1824.djvu/115

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décamérides ou intervalles égaux, dont les sons seraient représentés par des notes différemment figurées  ; mais de quoi serviraient tous ces caractères, puisque la diversité des sons qu’ils exprimeraient ne serait non plus à la portée de nos oreilles qu’à celle des organes de notre voix ? Il n’est donc pas moins inutile qu’on apprenne à distinguer l’ut double dièse du re naturel, dès que nous sommes contraints de le pratiquer sur ce même re, et qu’on ne se trouvera jamais dans le cas d’exprimer en note la différence qui doit s’y trouver, parce que ces deux sons ne peuvent être relatifs à la même modulation.

Tenons pour une maxime certaine que tous les sons d’un mode doivent toujours être considérés par le rapport qu’ils ont avec la fondamentale de ce mode-là, qu’ainsi les intervalles correspondants devraient être parfaitement égaux dans tous les tons de même espèce  ; aussi les considère-t-on comme tels dans la composition, et s’ils ne le sont pas à la rigueur dans la pratique, les facteurs épuisent du moins toute leur habileté dans l’accord pour en rendre la différence insensible.

Mais ce n’est pas ici le lieu de m’étendre davantage sur cet article : si de l’aveu de la plus savante Académie de l’Europe mon système a des avantages marquées par dessus la méthode ordinaire pour la musique vocale, il me semble que ces avantages son t bien plus considérables dans la partie instrumentale, du moins, j’exposerai les raisons que j’ai de le croire ainsi  ; c’est à l’expérience à confirmer