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Page:Rousseau - Beaux-arts, 1824.djvu/86

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Il vrai qu’en affectant toujours les mêmes noms aux mêmes touches de l’instrument et aux mêmes notes de la musique, il semble d’abord qu’on établit un rapport plus direct entre cette note et cette touche, et que l’une excite plus aisément l’idée de l’autre qu’on ne ferait en cherchant toujours une égalité de rapports entre les chiffres des notes et le chiffre fondamental d’un côté, et de l’autre, entre le son fondamental et les touches de l’instrument.

On peut voir que je ne tâche pas d’énerver la force de l’objection  ; oserai-je me flatter à mon tour que les préjugés n’ôteront rien à celle de mes réponses ? (p.190) D’abord je remarquerai que le rapport fixé par les mêmes noms entre les touches de l’instrument et les notes de la musique a bien des exceptions et des difficultés auxquelles on ne fait pas toujours assez d’attention.

Nous avons trois clés dans la musique, et ces trois clés ont huit positions, ainsi suivant ces différentes positions, voilà huit touches différentes pour la même position, et huit positions pour la même touche et pour chaque touche de l’instrument : il est certain que cette multiplication d’idées nuit à leur netteté  ; il y a même bien des symphonistes qui ne les possèdent jamais toutes à un certain point, quoique toutes les huit clés soient d’usage sur plusieurs instruments.

Mais renfermons-nous dans l’examen de ce qui arrive sur une seule clé. On s’imagine que la même