à ceux qui unissent les individus, soumette également les uns & les autres à l’autorité des Loix. Ce Gouvernement paroît d’ailleurs préférable à tout autre, en ce qu’il comprend à la fois les avantages des grands & des petite Etats, qu’il est redoutable au dehors par sa puissance, que les Loix y sont en vigueur, & qu’il est le seul propre à contenir également les Sujets, les Chefs, & les Etrangers.
Quoique cette forme paroisse nouvelle à certains égards, & qu’elle n’ait en effet été bien entendue que par les Modernes, les Anciens ne l’ont pas ignorée. Les Grecs eurent leurs Amphictyons, les Etrusques leurs Lucumonie, les Latins leurs Féries, les Gaules leurs Cités ; & les derniers soupire de la Grèce devinrent encore illustres dans la Ligne Achéenne. Mais nulles de ces confédérations n’approchèrent pour la sagesse, de celle du Corps Germaniqu, de la Ligne Helvétique, & des Etats Généraux. Que si ces Corps politiques sont encore en si petit nombre & si loin de la perfection dont on sent qu’ils seroient susceptibles, c’est que le mieux ne s’exécute pas comme il s’imagine, & qu’en politique ainsi qu’en morale, l’étendue de nos connaissances ne prouve gueres que la grandeur de nos maux.
Outre ces confédérations publiques, il s’en peut former tacitement d’autres moins apparentes & non moins réelles, par l’union des intérêts, par le rapport des maximes, par la conformité des coutumes, ou par d’autres circonstances qui laissent subsister des relations communes entre des Peuples divisés. C’est ainsi que toutes les Puissances de l’Europe forment entr’elles une sorte de systême qui les unit par une même Religion, par