Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/211

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On commence par m’assurer d’une amitié à toute épreuve, & c’est en conséquence de ce sentiment qu’on m’avertit qu’on fort d’une compagnie nombreuse & brillante, où l’on s’est déchaîné contre moi au sujet de l’affaire de M. Palissot, & que même on s’y est dit l’un à l’autre à l’oreille, une épigramme faire contre moi.

Cette lettre m’a déterminé sur le champ, Monsieur, à suivre votre exemple. Je me trouve aujourd’hui dans le cas d’avoir à pardonner aussi à M. Palissot sans nulle restriction, trop heureux qu’il me procure cette occasion de vous prouver que j’aime à profiter de vos leçons. J’ai répondu à cette personne avec la vérité la plus simple, je lui ai mandé ce qui s’est passé, ce que j’avois fait, ce que vous m’avez empêché d’achever ; n’en parlons plus, & que M. Palissot puisse être assez heureux pour ne jetter jamais des pierres qu’à des sages. Si je le suis dans ce moment, lui & moi vous le devons également. Je consens de bon cœur à ne vous plus louer, lorsque j’aurai le bonheur de vous voir & de vous entendre. Alors ma façon de vous applaudir sera utile, & répondra à vos vues. Jusqu’à ce moment, permettez-moi de vous dire encore que mon admiration pour vos ouvrages & pour votre cœur, égale l’attachement que je vous ai voué pour le reste de ma vie.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, &c.