Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/569

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j’eus un vrai chagrin que, daignant monter au second étage, il ne fût pas entré au premier.

Quant aux petits, je n’ai rien à dire. J’aurois degré voir moins de monde : mais ne voulant déplaire à personne, je me laissois diriger par M. Hume, & j’ai reçu de mon mieux tous ceux qu’il m’a présentés sans distinction de petits ni de grands.

On dit dans ce même écrit que je reçois mes parens froidement, pour ne rien dire de plus. Cette généralité consiste à avoir une fois reçu assez froidement le seul parent que j’aye hors de Geneve, & cela en présence de M. Hume. C’est nécessairement ou M. Hume ou ce parent qui a fourni cet article. Or mon cousin, que j’ai toujours connu pour bon parent & pour honnête homme, n’est point capable de fournir à des satires publiques contre moi. D’ailleurs, borné par son état à la société des gens de commerce, il ne vit pas avec les gens de lettres, ni avec ceux qui fournissent des les articles dans papiers, encore moins avec ceux qui s’occupent à des satires. Ainsi l’article ne vient pas de lui. Tout au plus puis-je penser que M. Hume aura tâché de le faire jaser, ce qui n’est pas absolument difficile, & qu’il aura tourné ce qu’il lui a dit la maniere la plus favorable à ses vues. Il est bon d’ajouter qu’après ma rupture avec M. Hume j’en avois écrit à ce cousin-là.

Enfin, on dit dans ce même écrit que je suis sujet à changer d’amis. Il ne faut pas être bien fin pour comprendre quoi et prépare.

Distinguons. J’ai depuis vingt-cinq & trente ans des amis très-solides. J’en ai de plus nouveaux, mais non moins surs, que je garderai plus long-tems si je vis. Je n’ai pas en général