Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’avantage du Royaume, que les Présidens redevinssent après deux ou trois ans simples Conseillers, en attendant une nouvelle Présidence ? Ne seroit-ce pas, pour ainsi dire, proposer un prix tous les trois ans à ceux de la Compagnie qui durant cet intervalle, se distingueroient dans leur Corps ? Ne seroit-ce pas un nouveau ressort très-propre à entretenir dans une continuelle activité le mouvement de la machine publique ; & le vrai secret d’animer le travail commun n’est-il pas d’y proportionner toujours le salaire ?

CHAPITRE VII.

Autres avantages de cette circulation.

Je n’entrerai point dans le détail des avantages de la circulation portée à ce dernier degré. Chacun doit voir que les déplacements devenus nécessaires par la décrépitude ou l’affoiblissement des Présidens, se feront ainsi sans dureté & sans efforts ; que les Ex-présidens des Conseils particuliers auront encore un objet d’élévation, qui sera de siéger dans le Conseil général, & les membres de ce Conseil celui d’y pouvoir présider à leur tour ; que cette alternative de subordination & d’autorité rendra l’une & l’autre en même tems plus parfaite & plus douce ; que cette circulation de la Présidence est le plus sûr moyen d’empêcher la Polysynodie de pouvoir dégénérer en Visirat ; & qu’en général la circulation répartissant avec plus d’égalité les lumières & le pouvoir du Ministere entre plusieurs membres, l’autorité royale domine plus aisément