Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/155

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je sus admis à la communion dans cette paroisse, il y a près de trois ans, par M. de M* * *. je lui fis par écrit une déclaration dont il sut si pleinement satisfait, que non-seulement il n’exigea nulle autre explication sur le dogme, mais qu’il me promit même de n’en point exiger. Je me tiens exactement à sa promesse, & sur-tout à ma déclaration : quelle inconséquence, quelle absurdité, quel scandale ne seroit-ce point de s’en être contenté, après la publication d’un livre où le christianisme sembloit si violemment attaqué, & de ne s’en pas contenter maintenant, après la publication d’un autre livre, où l’Auteur peut errer, sans doute, puisqu’il est homme, mais où du moins il erre en chrétien,*

[* Ajoutez, & avec un des arc-boutans de la Réformation, le célebre Théodore de Beze, que l’on ne fit pourtant pas marcher en consistoire pour avoir dit dans une note sur les versets 23. & 24. du chap. 2. de l’Evangile selon S. Jean, non satis tuta fides eorum qui miraculis nituntur. Il est vrai que de son tans réformation n’étoit pas un mot vide de sens.] puisqu’il ne cesse de s’appuyer pas à pas sur l’autorité de l’Evangile ? C’étoit alors qu’on pouvoit m’ôter la communion, mais c’est à présent qu’on devroit me la rendre. Si vous faites le contraire, Messieurs, pensez à vos consciences ; pour moi, quoiqu’il arrive, la mienne est en paix."

"Je vous dois, Messieurs, & je veux vous rendre toutes sortes de déférences, & je souhaite de tout mon cœur qu’on n’oublie pas assez la protection dont le Roi m’honore, pour me forcer d’implorer celle du Gouvernement."

"Recevez, Messieurs, je vous supplie, les assurances de tout mon respect."