Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/201

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Je reprends le fil de ma narration. Le dimanche 24 mars ; qui précédoit les fêtes, le consistoire, suivant la pratique de toutes les églises de ce pays, s’assembla pour les accusations.*

[*Les accusations consistent dans les demandes que le Pasteur fait à chaque ancien, si aucun scandale n’est parvenu à sa connoissance, & ce qu’il y auroit de mieux à faire pour l’édification ? Le Pasteur dit aussi ce qu’il sait, & l’on prend les mesures que l’on croit être les plus efficaces.]

Ce jour-là avoit été pris pour présenter à l’église deux nouvaux anciens qui avoient été choisis & nommés, & qui auroient déjà dû l’être depuis un tans, sans diverses circonstances. Les fêtes de Pâques approchant, les anciens insisterent sur ce qu’on leur donnât des collégues, parce qu’ils étoient en trop petit nombre pour soutenir le poids de l’église. Quelle malignité de la part de l’anonyme page 139 d’assurer que je pris ce tans pour compléter le consistoire, afin d’avoir plus de membres à ma dévotion. L’officier du Prince ne vota-t-il pas aussi pour cette élection ?

Le même dimanche 24 mars, jour de la présentation des nouveaux anciens, le consistoire se rendit chez moi, suivant la coutume avant le sermon du matin, avec les deux nouveaux élus, & c’est seulement alors que je les prévins de l’affaire de M. Rousseau qui devoit être proposée dans l’assemblée du consistoire après le sermon. Dans cette assemblée je leur représentai, que ce n’étoit qu’avec douleur que je leur