Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/203

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L’on vota, & la pluralité fut que M. Rousseau seroit cité à comparoître en consistoire dans la maison de cure pour le 29 à l’issue de la prédication, suivant l’usage. L’on chargea M. le diacre de Motiers & le doyen des anciens, de cette commission, dont ils s’acquitterent convenablement. M. Rousseau leur donna pour réponse qu’il paroîtroit.

Puis-je passer sous silence les discours que l’anonyme me prête gratuitement & faussement, d’avoir dit en consistoire, que M. Rousseau étoit l’Antechrist.*

[*Pag. 136 de ce volume. ] Je n’ai jamais pensé, bien moins dit, une pareille absurdité. Je ne sais ce que c’est qu’injurier, mais je sais défendre la vérité avec fermeté, quand mon devoir m’y appelle : or, mon devoir m’appelloit à faire sentir au consistoire tout ce à quoi nous étions tenus pour l’édification de toute la chrétienté.

Toutes ces expressions de bêtises*

[*Pag. 137.] du libelle, tous ces propos extravagans que l’anonyme met dans ma bouche, sont trop méprisables, pour que je prenne la peine de les relever.

Quelle misere que ce qu’ajoute immédiatement après l’anonyme ! Cette phrase de son libelle page 137 que je vais transcrire, cadre merveilleusement avec celle de l’Antechrist. l’Auteur réussit très-bien à faire rire, & à se déshonorer : On fit même semer, dit-il, parmi les femmes du village & des environs, que ce Jean-Jaques avoit dit dans son dernier ouvrage, que les femmes n’avoient point d’ames, & n’étoient au plus que des brutes, & mille autres propos dans ce genre,