Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/205

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Où sont-elles ces lettres ? Je le somme de les produire, ou d’en donner seulement les indices. S’il ne le fait pas, quelle conséquence en doit-on tirer ? C’est au lecteur à prononcer.

Permettez, Monsieur, que je revienne encore à la tenue du consistoire du 24 mars pour vous mettre bien au fait de ce qui se passa à celui du 29 du même mois. L’anonyme fait grand bruit des constitutions de l’État, des droits, & des libertés des citoyens. Dieu me, garde d’y porter jamais atteinte, elles me sont trop précieuses ; mais n’y a-t-il pas aussi des constitutions ecclésiastiques, que mon état m’oblige à soutenir, puisque les constitutions ecclésiastiques tendent de concert au bien de la société, & au maintien de la religion ?

L’Auteur affecte encore de faire grand bruit de la prétendue inquisition du clergé, & de celle qu’il insinue que l’on vouloit introduire dans le consistoire de Motiers. Je n’ai pas besoin de citer les pages de son libelle ; elles sont farcies de telles insinuations. Le seul mot d’inquisition me fait frémir, mais que l’Auteur ne s’y trompe pas, qu’il ne confonde pas le faux zele avec le vrai zèle, l’amour de l’ordre & de la vérité, avec l’inquisition de Goa. Je connois la discipline de nos églises, quelle est son étendue, & quelles sont ses bornes : je sais malgré tout ce que l’on peut dire, qu’elle a pour objet, de tems immémorial, la foi & les mœurs : la foi, dans ce qui fait son essence, & dans ce qui est reconnu par l’église comme fondamental dans la religion, & comme doctrine reçue. Trouver des contradictions dans la révélation. ; jetter du ridicule sur la personne de Jésus-Christ, sur ses actions, & sur ses miracles ; faire envisager les œuvres de ce divin Sauveur comme des choses naturelles ;