Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/208

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L’anonyme ose tout dire, & je reprends ses propres expressions, pag. 146 & suiv. L’homme de Dieu, dit --il, ose proposer de renvoyer la délibération à un autre jour, sous le prétexte frivole & inoui de l’absence d’un des anciens, sur le suffrage duquel il croyoit sans doute pouvoir compter. Ses efforts inutiles de ce côté- là, il les tourna d’un autre, &sans pudeur, prétendit deux voix en Chapitre, lui qui par délicatesse auroit, en ce cas particulier dû s’abstenir de voter, par cela même qu’il étoit censé être partie dans cette affaire, &c. &c. Il faut, Monsieur, vous mettre au fait. Il y a vingt & quelques années que je suis pasteur à Motiers. A. l’entrée de mes fonctions, je demandai au consistoire quels étoient ses usages ? Il me fut répondu, que le pasteur votoit le premier sur les cas qui avoient été exposés, & sur ceux qu’il exposoit lui-même, & que cela servoit à éclairer le consistoire. J’ai toujours agi de la sorte.

Dans le consistoire du 29 mars, il ne fut rien statué par rapport à M. Rousseau, à cause du partage des suffrages. Là-dessus je demandai, s’il ne convenoit pas de renvoyer à un autre jour la décision de cette affaire, jusqu’à ce que le consistoire fut revêtu, parce qu’un ancien manquoit ; ma requisition étoit fondée sur ce qui s’étoit fait en pareilles occasions, dans d’autres tems.

L’on m’objecta, que l’assemblée avoir été convoquée ad hoc, & quelques anciens dirent, qu’ils ne pourroient pas s’y rencontrer un autre jour. Je compris la défaite ; je repris la parole & j’ajoutai, que j’avois toujours ouï dire à divers Pasteurs, qu’en cas d’égalité de suffrages, & pour mettre fin à