Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/226

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Lui qui dit respecter si sort sa conscience, qu’il respecte aussi la mienne, & qu’il n’attribue pas à passion, ce que j’ai cru devoir faire pour suivre les mouvemens de cette même conscience.

S’il le croit, j’en suis bien aise ; s’il ne veut pas y ajouter foi, j’en suis fâché : le grand juge sera intermédiaire un jour entre lui & moi.

Quoique toutes ces affaires m’ayent causé bien des sollicitudes & des chagrins, j’ai cependant la consolation d’avoir été loué, & approuvé dans ma conduite par mon troupeau, qui m’a toujours été attaché, & qui me donne plus que jamais des témoignages de son affection, de sa confiance, & de son respect.

Je conclurai par cette réflexion, c’est que l’anonyme, en mettant dans la nécessité de rendre publique mon apologie, a contribué par-là à faire connoître à tout le monde la régularité de ma conduite tout-à-la-fois charitable & vigilante.

Je suivrai, Monsieur, votre conseil : je serai imprimer mes lettres, qui suivant l’usage des Ministres de ce pays, ont été lues dans une assemblée de la vénérable Classe. J’ai votre suffrage ; suffrage d’un homme éclairé, d’un homme de bien ; j’aurai par conséquent celui de tous les honnêtes gens. Conserve moi votre précieuse bienveillance,

& croyez que je vous suis pour la vie, & sans réserve.

MONSIEUR, &c.

P. S. Je suis décidé à me tenir à cet écrit, estimant que mon apologie est suffisamment établie.

FIN