Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/235

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Auguste Souverain pour rien entreprendre qui puisse lui déplaire, & que chacun se conformera avec empressement aux ordres du Gouvernement, vous enjoignant Messieurs de cette justice, d’y veiller soigneusement.”

Deux heures après les mêmes ordres furent lus dans l’assemblée de la communauté de Motiers, & expédiés aux autres communautés du Val-de-Travers.

Vous avez vu ci-dessus, Mylord, que le Roi avoir accordé sa protection à M. Rousseau. Il étoit en effet arrivé un rescript de la Cour, par lequel approuvant l’attention du Conseil d’Etat à prévenir tout désordre, & toute dissention dans ce pays, au sujet de la réimpression des Lettres écrites de la Montagne, le Roi défend de sévir contre cet ouvrage, & sur-tout d’en inquiéter l’Auteur à ce sujet.

Ce rescript motivé sur les raisons les plus sages fut intimé à la Classe, & en conséquence plusieurs Pasteurs à leur assemblée générale du mois de mai opinerent à laisser tomber l’affaire de M. Rousseau. Celui de Motiers, à ce qu’on assure, conclut bien différemment, sans doute pour faire preuve de sa modération & de sa soumission, ou peut-être aussi dans l’espoir de recueillir le fruit de ses sermons édifians. Mais sans adopter ses conclusions la Classe remit l’affaire à sa prudence, sous la réserve expresse qu’elle ne seroit compromise en rien.

Nous verrons dans un moment, comment il engrena de nouveau l’affaire dans l’assemblée du consistoire de Motiers du 19 mai. Il faut auparavant vous rendre compte d’un Arrêt du Conseil d’État du 15, qui prononçant sur le droit prétendu par le diacre du Val-de-Travers, d’assister en consistoire admonitif,