Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/255

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par les vexations exercées contre Rousseau. On verra, dis-je, en opposition un Ministre du Dieu de charité & de paix, répandant les injures les plus grosseries & qui prétend réfuter un ouvrage tout appuyé sur des titres publics, sans en présenter lui-même d’autre que sa propre déclaration. Vous allez lui répondre, sans doute : le public décidera bientôt qui de vous deux est le faiseur de libelle, l’homme faux, le menteur : dès long-tans vos réputations sont faites. En lisant cette prétendue réfutation, j’ai été tenté de faire quelques remarques dont vous userez à vôtre gré : les voici.

Demandez, je vous prie, à M. le Pasteur de Motiers, pourquoi l’édition qu’il vient de faire faire de la lettre de Goa est sous le titre de Neufchâtel ?*

[*L’Auteur de ces remarques ignore apparemment ce que j’ignorois aussi, mais que je viens de vérifier dans le moment, c’est que les exemplaires débités à Neufchâtel ne portent pas le titre de Neufchâtel, titre réservé, sans doute, à ceux destinés pour l’étranger. Je dois en juger ainsi par mon exemplaire qui m’ayant été fourni de l’Etranger porte le titre de Neufchâtel.] veut-il dire par-là que Neufchâtel & Goa sont synonymes ? cela lui plairoit fort, sans doute : ou bien a-t-il voulu par cette petite ruse & à la faveur de ce faux titre, faire croire au public que son écrit aussi a été imprimé à Neufchâtel, & avec permission ? Mais tout le monde sait qu’il l’a vainement sollicitée, & qu’il a fallu s’adresser ailleurs.

Demandez- lui encore si, lorsqu’il parle dans sa derniere lettre de la lecture qu’il a faite en Classe de sa brochure, il a dessein d’insinuer que cette compagnie l’approuva ? Mais personne n’ignore que la Classe refusa d’y prendre la moindre part & le laissa se faire imprimer pour son compte particulier.